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24. juin 2024

Une pause : Bikepacking à travers la Méditerranée et les Alpes

Une pause de deux mois chez Swiss Climate me permet de faire ceci : déconnecter l'esprit et laisser les jambes pédaler.

Bien rangés dans des sacs étanches se trouvent une tente, un sac de couchage, un tapis de sol, un petit réchaud, des vêtements de pluie, du matériel de réparation, des chambres à air de rechange et un maillot de bain. Pour les vêtements, seuls les indispensables trouvent une place. Le plan : de la Suisse, avec un détour par la Toscane et les Abruzzes jusqu'à Rome. Ensuite, prendre le ferry pour la Sardaigne, traverser la Corse et enfin rentrer à la maison depuis Nice en passant par les Alpes. Ce qui est indiscutable : les sections plates sont rares. Le profil altimétrique suit un zigzag, comme un enfant dessinerait les dents d'un crocodile.

Ces dernières années, le bikepacking a connu un vrai essor en Europe. La différence avec les voyages à vélo traditionnels : en bikepacking, on voyage avec des bagages aussi légers que possible, fixés directement au cadre, à la selle et au guidon. Cela recentre le poids et rend le vélo plus adapté aux terrains accidentés. Malgré sa popularité croissante, l'infrastructure ferroviaire européenne n'est malheureusement pas encore adaptée aux vélos. Souvent, il manque des possibilités de réservation, de place ou c'est même interdit. Mon itinéraire, en revanche, ne passe que par des voies navigables. Emporter un vélo sur un ferry est relativement simple. J'ai ainsi embarqué et débarqué trois fois d'un bateau sans démonter les sacs.

Alors que les Sardes réagissaient à ma solitude avec « oh molto pericoloso signorina », les Corses acquiesçaient d'un bref « bravo courage ». Voyager seule impose une ouverture forcée et en même temps des rencontres merveilleuses. Ainsi, à cause d'un épais brouillard, j'ai campé dans un jardin inconnu et j'ai été invitée par la famille à un dîner d'anniversaire. Après un morceau de gâteau et une partie animée de UNO, il est plus facile de s'endormir. Une autre fois, une vieille dame en béquilles m'a préparé des sandwiches pour le prochain col. Elle a dit en souriant : « Vouloir manger pendant la sieste – une erreur de débutant ». Une fois, un passage sous une autoroute s'est avéré être un lac de boue, à travers lequel j’ai dû pousser mon vélo. J’ai ainsi atteint au crépuscule un faubourg de Rome, entièrement couverte de boue. Une famille romaine nous a invité à dîner dans leur magasin et nous a emmenés en stop jusqu'à leur propriété privée. Il n'y a rien de plus romantique que de camper en pleine campagne, près de l'autoroute. Il est frappant de constater que chaque village, même le plus petit, possède un Bar Central, situé sur la place principale. Après une brève conversation avec les locaux sur la météo ou ma destination du jour, mon portefeuille est souvent resté dans ma poche pour l'espresso.

Ce ne sont pas seulement les cols sinueux qui faisaient monter l'adrénaline. Les chiens, en particulier les chiens de garde des Abruzzes, se rapprochaient souvent dangereusement de mes mollets. De plus, la vue des marcassins et de l'arrière-train de leur mère sanglier lors d'une descente en gravier n'était pas très rassurante. Cependant, d'un point de vue rationnel, la circulation à Rome a représenté le plus grand danger de mon voyage.

Bien que les bilans de CO2, les analyses de risques et les mandats TCFD semblaient déjà loin, le thème de la crise climatique m'a souvent accompagné. Sur un plateau dans les Abruzzes, nous avons pédalé devant des stations de ski. Un propriétaire de pension a rapporté avec inquiétude : « Nous n'avons pas eu la moindre trace de neige en hiver 2023/24. De ce fait, de nombreux touristes romains ne sont pas venus. » Près du col le plus élevé de Corse, le Col de Vergio, j'ai discuté en sirotant un café avec un forestier. Les forêts à presque 1500 mètres d'altitude étaient déjà stressées par la sécheresse au printemps. Là aussi, la grande neige, qui constitue une réserve d'eau importante pour les plantes en été, a fait défaut. « Le pin noir corse est le mieux adapté au réchauffement climatique », a ajouté l'homme avec de grosses chaussures de randonnée. Un autre exemple : traverser la plaine du Pô sur plus de 150 km, du lac de Garde à Bologne, était physiquement éprouvant. Les abris du vent, les glaces italiennes et les espressos aidaient. Pour cette plaine, le gouvernement italien s'est à nouveau vu contraint de mettre en place un plan d'eau pour les agriculteurs. Ce dernier précise dans quelle mesure les exploitations agricoles peuvent irriguer leurs terres. Bien que, j'étais reconnaissante pour chaque jour au sec passé à vélo, la nature, elle, aspirait à des précipitations.

Celles-ci sont arrivées lors de la traversée des Alpes en direction de la Suisse. Et sous forme de neige. On souhaite si vite retrouver les glaces et le soleil.

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