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19. février 2024

Le rôle des projets de protection du climat pour atteindre l'objectif de la Suisse en matière de déchets alimentaires

En Suisse, plus de 2,78 millions de tonnes (=330 kg par personne et par an) de denrées alimentaires finissent actuellement chaque année à la poubelle alors qu'elles seraient encore consommables. Selon un rapport de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), cela correspond à un tiers de l'ensemble des denrées alimentaires produites et provoque un quart des émissions totales de l'industrie alimentaire. Afin de réduire l'impact environnemental des pertes alimentaires évitables (ce que l'on appelle le gaspillage alimentaire), la Suisse s'est engagée à les réduire de moitié d'ici 2030 par rapport à 2017. Cet objectif permettrait également de réduire les émissions nationales de gaz à effet de serre de 10 à 15 %. Mais comment atteindre cet objectif de réduction ?

La plus grande partie des pertes alimentaires est générée dans les ménages (38 %), suivie par la transformation (27 %) et la restauration (14 %). De nombreuses mesures visant à réduire le gaspillage alimentaire peuvent être mises en œuvre à la maison, comme faire des achats ciblés, préparer des portions plus petites et utiliser les restes, par exemple en préparant des soupes ou des salades ou en les surgelant. Dans les entreprises également, une planification adaptée permet d'éviter le gaspillage alimentaire. Il existe de plus en plus d'initiatives visant à réduire le gaspillage alimentaire, comme par exemple la distribution de nourriture aux collaborateur·ice·s ou aux personnes dans le besoin. Des innovations telles que la bière au pain, où les restes de pain sont utilisés pour brasser de la bière, peuvent également jouer un rôle important. Souvent, la transmission ou la réutilisation de denrées alimentaires est liée à un effort de coordination, ce qui rend ces mesures peu attrayantes pour les entreprises.

Les projets de protection du climat peuvent jouer un rôle important dans la mise en œuvre de telles initiatives et mesures. Ils contribuent en outre à la réalisation des objectifs climatiques de Paris. Les projets doivent remplir les critères suivants pour pouvoir générer des certificats de CO2 :

  • Additionnalité : le projet ne pourrait pas être mis en œuvre sans le financement par les certificats de CO2.
  • Exclusion d'un double comptage : les émissions économisées et la mise hors marché de certificats de CO2 sont enregistrées avec précision et ne sont comptabilisées qu'une seule fois.
  • Contrôle indépendant par un tiers : Les projets doivent être certifiés par une instance tierce.
  • Pas d'impact négatif sur l'environnement et la société.

Les certificats CO2 doivent contribuer à la mise en œuvre du projet et à la couverture des coûts pertinents. En outre, ils peuvent être achetés par des entreprises qui souhaitent apporter une contribution en dehors du périmètre de leur système. Les projets de protection du climat peuvent avoir lieu aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la chaîne de création de valeur de l'entreprise. Afin de garantir la qualité, différents standards tels que Goldstandard et Verra ont développé des méthodes permettant de certifier les projets de protection du climat et de calculer la quantité de CO2 réduite ou stockée.

En 2023, Verra a publié une nouvelle méthodologie (VM0046 Methodology for Reducing Food Loss and Waste, v1.0) qui permet de générer des certificats de CO2 à partir des économies réalisées sur les déchets alimentaires. L'objectif de la méthode est d'inciter les entreprises à se pencher davantage sur le thème du gaspillage alimentaire. En outre, il s'agit de soutenir financièrement des projets qui ne pourraient pas être mis en œuvre sans ce soutien. La méthode de Verra est bien illustrée par l'exemple de la bière au pain. Si une boulangerie ne peut pas vendre tout son pain, elle peut le céder à une brasserie. La brasserie peut remplacer une partie du blé par du pain et réduire ainsi les émissions de la bière. Les certificats de CO2 permettent de couvrir les coûts des dépenses supplémentaires (p. ex. transport, coordination et transformation plus complexe).

Afin de pouvoir calculer la quantité de CO2 économisée, le scénario de référence et le scénario de projet sont comparés, comme le montre l’illustration 1. Dans le scénario de référence, l'empreinte de la bière est calculée avec du blé fraîchement produit. Dans le scénario de projet, l'empreinte de la bière au pain rassis est examinée. La différence entre les émissions de gaz à effet de serre du scénario de référence et du scénario de projet donne la quantité d'émissions de gaz à effet de serre économisée. Pour cette quantité d'émissions de gaz à effet de serre économisée grâce à la réutilisation du vieux pain, des certificats CO2 peuvent désormais être délivrés si les critères d'un projet de protection du climat sont remplis.

En plus des critères susmentionnés, la méthode VM0046 est soumise à l'exigence que les aliments sauvés soient toujours destinés à la consommation humaine. Par conséquent, aucun certificat CO2 ne peut être généré si les aliments sont valorisés pour la production de biogaz ou comme nourriture pour animaux. Cela vaut également pour l'alimentation d'animaux d'élevage comme les poulets ou les porcs. Même si ceux-ci font à nouveau partie de la chaîne alimentaire humaine à une date ultérieure, l'aliment a quitté la chaîne alimentaire humaine au moins une fois.

Illustration 1: Diagramme schématique simplifié des limites du système (Source: verra.org)

Vous avez une idée de projet visant à réduire les déchets alimentaires et souhaitez vérifier si vous pouvez le financer par un projet de protection du climat ?

N'hésitez pas à nous contacter, nous vous conseillerons sur les mesures de réduction des déchets alimentaires ou réaliserons pour vous une étude de faisabilité. Pour un conseil sur mesure, n'hésitez pas à contacter Senior Consultant Luka Blumer.

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